Entreprendre dans l’innovation est une aventure unique. Au fil des années, de plus en plus de femmes décident de prendre part à cette aventure et de faire de leur idée une réalité. Bien évidemment, cette étape de concrétisation et de faisabilité se prépare en amont si l’on veut atteindre son objectif et pouvoir porter son projet sereinement.
Alors comment oser se lancer dans la concrétisation de son idée et se préparer efficacement à la création de son business ?
Pour répondre à cette question, Ludivine Romary et Marie-Odile Hecht ont accepté de témoigner de leur histoire. Ces deux femmes entrepreneures ont démarré leur projet en participant aux Inventives : des sessions d’émergence qui ont pour objectif de valider la faisabilité de son idée techniquement et juridiquement. Ces 3 jours s’organisent ainsi autour de conférences, d’ateliers et de rencontres entrepreneuriales.
A l’occasion d’une nouvelle édition des Inventives, Ludivine et Marie-Odile reviennent avec vous sur leurs parcours et vous délivrent leurs quelques clés pour réussir le lancement de votre projet.
Ludivine a bientôt 26 ans. Récemment diplômée d’un master en marketing événementiel et communication culturelle, elle souhaite apporter sécurité et apaisement au quotidien. « On est dans une société où tout le monde en ressent le besoin : les hommes, les femmes, les enfants » confie-t-elle. « Je l’ai moi-même expérimenté durant mes études. Avec mon groupe d’amies, nous avions pris l’habitude de s’assurer que chacune était bien arrivée à son domicile après chaque sortie. »
Ludivine décide alors de se lancer dans la création du bijou connecté MyEli : un bracelet permettant d’alerter, de protéger, de rassurer, et de faire fuir tout potentiel agresseur. « Mon objectif premier, c’est de pouvoir apporter la confiance que l’on a perdue lorsque l’on se promène dans les lieux publics ».
Pour Marie-Odile, l’idée de son entreprise est née de sa passion pour les cosmétiques. «J’ai commencé dans un petit laboratoire en région Parisienne. Au début, j’y ai beaucoup appris sur le tas » explique-t-elle. Au fil des années, Marie-Odile affine son expertise de la formulation à travers des postes de direction en laboratoire, et participe à plusieurs brevets d’invention.
« Toutes ces expériences m’ont apporté un savoir-faire unique en formulation (la science de créer les « recettes » des produits cosmétiques), ce qui m’amène aujourd’hui à créer mon propre laboratoire de formulation à façon : Cosmoya ».
Différentes études menées par BPI France** rendent compte de l’existence de freins psychologiques plus élevés chez les femmes pour se lancer dans la création d’une entreprise innovante. Les femmes ont en effet davantage peur de l’échec, de quitter la sécurité de leur emploi actuel ou encore de manquer de compétences (alors que le niveau de diplôme est le même que chez les hommes). Grâce à la mise en place croissante de dispositifs d’accompagnement spécifiques et au goût d’entreprendre des femmes, ces barrières psychologiques s’estompent peu à peu au fil des années.
C’est le cas pour Ludivine et Marie-Odile, qui s’accordent à dire qu’elles n’ont pas ressenti de barrières en tant que femmes entrepreneures. « C’est super challengeant, et c’est bien qu’il y ait de plus en plus de femmes à se lancer : ça nous apporte une visibilité supplémentaire dans le monde de l’innovation et des start-ups. » précise Ludivine. « Ce qu’il faut retenir, c’est que tant que vous êtes déterminée à porter votre projet et que votre business répond à un besoin, que vous soyez un homme ou une femme, ça marchera. »
Pour Marie-Odile, l’industrie de la beauté est un milieu dans lequel la gent féminine est déjà particulièrement représentée. « Pour moi, il était tout à fait possible d’accéder à des postes de dirigeante puisque c’est assez courant dans mon domaine. Je n’y ai pas vu de plafond de verre, même s’il est vrai que pas mal de dirigeants sont encore plutôt des hommes. L’important pour chaque porteuse de projet, c’est d’avoir une bonne dose d’organisation, afin de pouvoir concilier vie d’entrepreneure et vie familiale ».
« Si vous avez une idée d’innovation que vous souhaitez développer, lancez-vous ! Et si possible, faites-vous accompagner dès les débuts de votre projet, cela vous fera gagner un temps précieux » précise Marie-Odile. « Il existe de nombreuses structures d’accompagnement, il ne faut pas hésiter à les solliciter. »
Sur la même longueur d’onde, Ludivine conseille aussi de s’entourer dès que possible : « J’étais dans un parcours marketing, et aujourd’hui je développe un bijou connecté. On ne peut pas avoir la science infuse et les connaissances nécessaires dans tous les domaines, donc il faut savoir s’entourer et se faire accompagner. Et puis surtout : n’ayez pas peur de poser des questions ! »
Ludivine et Marie-Odile ont toutes deux participé aux Inventives en fin d’année 2020. Une formation qui les a aidées à poser les fondements de leur projet innovant et à se constituer un réseau dans l’innovation et l’entrepreneuriat.
« Avant cette formation, je travaillais seule dans mon coin en cherchant par moi-même toutes les informations. J’avançais très doucement. Puis la session des Inventives a signé le top-départ de mon projet : ces 3 jours ont été une mine d’or d’apprentissage, de méthode et d’étapes à suivre pour créer une entreprise. Cela m’a fait gagner un temps précieux » confie Marie-Odile.
Pour Ludivine, Les Inventives permettent de prendre le temps de poser toutes ses idées sur la table et d’apporter des solutions aux problématiques de chacune. « Il y a une vraie dynamique d’entraide, et une volonté de s’apporter des contacts entre nous. A l’heure actuelle, on a toujours un groupe WhatsApp ensemble : c’est comme notre groupe de référence. On partage, on échange, et on est là les unes pour les autres ».
« Pour MyEli, nous venons de lancer la conception des puces connectées qui seront insérées à l’intérieur du bracelet, et nous avons reçu les premiers prototypes des bijoux, ce qui est super motivant ! L’enjeu principal est de proposer un bijou élégant et discret, et non pas un énième objet connecté en caoutchouc. Quant à l’application mobile, elle est en cours de développement. » précise Ludivine.
« Si vous souhaitez découvrir les premiers bijoux, nous vous donnons rendez-vous le 10 mai prochain pour la sortie officielle ! Ils seront disponibles en précommande via une campagne de financement participatif sur Ulule. »
Quant à Marie-Odile, l’entreprise Cosmoya a officiellement ouvert ses portes en mars 2021. « Le laboratoire est intégré à la pépinière d’entreprise de la Technopôle de Montesquieu et sera opérationnel d’ici juin.
Je communique énormément autour de moi sur l’ouverture, et j’ai d’ailleurs plusieurs personnes qui souhaitent faire appel à mes services et travailler avec Cosmoya. C’est un joli départ, je suis confiante en l’avenir ! »
Prochaine session à Gradignan, du 31 mai au 2 juin 2021 à la Salle Saint-Géry n°2 / 4-6 rue du Pailley / 33 170 Gradignan.
Organisée par Transtech, les Premières Nouvelle-Aquitaine et la Canopée Gradignan
Plus d’infos sur : https://www.transtech.fr/les-inventives-a-gradignan/
Rédaction : Alexane Boiteux, Chargée de communication à Transtech
Interviewées : Ludivine Romary, Inventrice et Fondatrice de MyEli
Marie-Odile Hecht, Inventrice et Fondatrice du laboratoire Cosmoya
** Etudes menées par BPI France : « Entrepreneuriat innovant au féminin », disponibles sur lelab.bpifrance.fr